Une recherche menée à l’UQAM dévoile les bienfaits des sports d’équipe sur la santé mentale des enfants
Montréal, le 28 mars 2023 – De multiples recherches à travers le monde ont démontré les bienfaits du sport sur la santé mentale au cours des dernières décennies. Mais existe-t-il des différences entre les sports d’équipe et les sports individuels?
Une étude publiée récemment par des chercheurs de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) démontre que oui.
Nos résultats ont démontré que les jeunes qui participent de façon soutenue à des sports d’équipe rapportent moins de dépression, d’anxiété et de retrait social que ceux qui n’en pratiquent peu ou pas, explique le doctorant en psychologie Charles-Étienne White-Gosselin. À l’inverse, nous n’avons observé aucune différence significative pour la pratique des sports individuels.
Charles-Étienne White-Gosselin, doctorant, Département de psychologie
L’équipe de recherche a suivi 785 enfants durant cinq ans, de la maternelle à la quatrième année. Chaque année, la participation à des sports organisés était recensée, en faisant une distinction entre les sports collectifs –soccer, kinball, hockey, baseball, football ou basketball, par exemple – et les sports individuels comme la natation, les arts martiaux, la danse, le ski, la gymnastique ou le tennis. Les indicateurs de santé mentale – anxiété, dépression et retrait social – étaient mesurés à l’aide d’outils psychométriques reconnus.
Deux hypothèses
Comment expliquer que les sports d’équipe apportent davantage de bienfaits psychologiques que les sports individuels? « Notre première hypothèse est que le sentiment d’intégration sociale au groupe de pairs, autrement dit le sentiment d’appartenance à un groupe, est davantage présent dans les sports d’équipe », affirme Charles-Étienne White-Gosselin.
La deuxième hypothèse du chercheur est que les sports d’équipe seraient plus favorables au développement et à l’entretien des amitiés, entre autres parce que l’entraide et la cohésion de groupe sont des facteurs essentiels à la réussite de l’équipe. « Ces deux hypothèses restent à prouver », nuance le chercheur.
Charles-Étienne White-Gosselin ne souhaite pas que l’étude soit perçue comme un dénigrement des sports individuels. « Comme toute activité physique, les sports individuels sont sans doute bénéfiques à la santé mentale, mais on ne l’a pas observé dans notre étude », commente-t-il. Durant la pandémie, seuls les sports individuels étaient autorisés, rappelle-t-il, alors que les sports collectifs auraient apporté plus de bienfaits aux jeunes.
Le chercheur en est à sa troisième année au profil scientifique-professionnel du doctorat en psychologie, un programme d’une durée de six ans. « La publication de cet article est le point de départ de ma thèse doctorale, qui visera justement à démontrer pourquoi on observe des différences entre les deux types de sports », conclut Charles-Étienne White-Gosselin.
Réalisée avec ses codirecteurs de thèse, le professeur François Poulin et la professeure associée Anne-Sophie Denault, du Département de psychologie, l’étude a été publiée dans la revue Social Development.
Charles-Étienne White-Gosselin est disponible pour des entrevues.
Il peut être joint par courriel : white-gosselin.charles-etienne@courrier.uqam.ca ou par l’entremise de la soussignée.
Ce texte a été publié initialement par Actualités UQAM.
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