Une équipe de recherche de l’UQAM étudie l’utilisation de jouets sexuels connectés

Le 12 février 2025 – La sextech est-elle la sexualité du futur? Une équipe de recherche du Laboratoire EROSS du Département de sexologie de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), en partenariat avec la compagnie Kiiroo, a exploré pour la première fois l’usage des jouets sexuels connectés et le bien-être sexuel des personnes utilisatrices. Les résultats démontrent une grande satisfaction à leur utilisation. L’usage de jouets sexuels est de moins en moins tabou. Ils sont vendus dans un nombre croissant de commerces, incluant même certains magasins à grande surface.

Dans les dernières années, les jouets sexuels connectés, aussi appelés télédildoniques, ont émergé sur le marché. Ceux-ci permettent d’intégrer la technologie aux activités sexuelles, par exemple via l’utilisation de réalité virtuelle ou la connexion à distance avec des partenaires. L’équipe de recherche composée d’Éliane Dussault, chargée de cours au Département de sexologie et diplômée du doctorat en sexologie de l’UQAM, Madison E. Williams, étudiante au doctorat en psychologie de l’University of New Brunswick, et David Lafortune, professeur au Département de sexologie, a pu avoir accès aux personnes utilisatrices de la compagnie Kiiroo recrutées à travers le monde. Au total, 617 hommes ont répondu à l’appel.

« Les personnes pouvaient prendre part à l’étude peu importe leur sexe ou leur identité de genre, mais il s’avère que la presque totalité des personnes qui utilisent des jouets sexuels de la compagnie Kiiroo est des hommes », explique Éliane Dussault.

Faits saillants

  • 15,9 % des répondants affirment ne jamais avoir eu de partenaire sexuel.
  • 78,9 % utilisent les jouets sexuels en solitaire.
  • 21,1 % les utilisent seuls et avec une ou un partenaire.

« Comme les jouets sexuels connectés sont conçus pour reproduire le contact avec une ou un partenaire le plus naturellement possible, ils représentent une technologie intéressante pour promouvoir le bien-être sexuel des individus et des partenaires sexuels », continue Éliane Dussault.

La plupart du temps, les jouets sexuels de la compagnie Kiiroo étaient utilisés plusieurs fois par semaine (39,2%) ou une fois par semaine (32,6%).

Les motivations les plus communes à utiliser les jouets sexuels connectés sont :

  • De relaxer ou réduire les tensions (57,2%).
  • De fantasmer sur des activités sexuelles impossibles à réaliser dans la vraie vie (par exemple avoir des relations sexuelles avec une vedette de la pornographie (50,6%).
  • D’améliorer son excitation sexuelle durant la masturbation (50,6%).

« Les participants qui utilisent leurs jouets sexuels connectés avec partenaires semblent rapporter un bien-être sexuel et une disposition plus élevée à répondre positivement aux incitations sexuelles. Ils possèdent plus de jouets sexuels connectés, ont un nombre de partenaires sexuels plus élevé, rapportent davantage de désir et de capacité à vivre un orgasme avec partenaire, ainsi qu’une estime de soi sexuelle plus élevée », conclut Éliane Dussault.

Une collaboration entre le milieu académique et l’industrie

Le partenariat entre le laboratoire EROSS et la compagnie Kiiroo a été rendu possible grâce à l’International Sexual Health and Wellness Research Institute. Ce dernier a pour objectif de faciliter et promouvoir les collaborations entre les chercheuses et chercheurs et les entreprises afin de produire des données rigoureuses qui permettront de bonifier les pratiques dans une optique de promotion de la santé sexuelle. « À l’heure actuelle, ces partenariats sont rares dans le domaine des sciences sociales. Pourtant, ils nous donnent l’opportunité de travailler avec des entreprises et de potentiellement traduire nos expertises en des conclusions et recommandations qui peuvent affecter plus directement le grand public. », explique Éliane Dussault.

À propos du Laboratoire EROSS

Les activités du Laboratoire EROSS, dirigé par le professeur David Lafortune de l’UQAM, visent à développer, évaluer et diffuser des outils d’intervention sexologiques basés sur des technologies de pointe comme la réalité virtuelle, l’intelligence artificielle et la télédildonique. En collaboration avec d’autres partenaires scientifiques et de l’industrie à l’échelle nationale et internationale, l’équipe du professeur Lafortune cherche notamment à recréer, en laboratoire, des expériences sexuelles de plus en plus réalistes. Les projets interdisciplinaires et intersectoriels du Laboratoire EROSS contribuent à l’avancement des connaissances en santé sexuelle, tout en générant des innovations technologiques et méthodologiques qui enrichiront les interventions sexologiques de demain.

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Source :

Joanie Doucet
Conseillère en communication
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