Une doctorante en communication de l’UQAM lève le voile sur la profession de technologiste médicale avec une bande dessinée
Le 9 juillet 2024 — En mai dernier, la doctorante en communication de l’UQAM, Emilie Tremblay (M.A. communication, 2019), se trouvait rue Saint-Denis, à quelques pas de ses planches affichées dans le cadre du Festival BD de Montréal. « Une personne était en train de les parcourir. J’étais vraiment émue », raconte la chercheuse… et apprentie bédéiste!
À l’automne 2023, la chercheuse avait participé à la troisième édition du Vulgarisathon, organisé dans le cadre des Journées de la relève en recherche de l’Acfas. « Le Vulgarisathon est une activité visant à produire une œuvre de vulgarisation scientifique sous la forme d’une bande dessinée, d’une émission de radio, d’un article sur Wikipédia ou d’un numéro artistique » précise la doctorante, qui s’y est inscrite in extremis après avoir discuté avec l’un des organisateurs de l’événement. « Mon dernier cours d’art remontait à l’école secondaire, dit-elle en riant, mais je sentais que je devais explorer ce filon. »
Une profession méconnue
Emilie Tremblay consacre sa thèse aux enjeux vécus par les technologistes médicales et technologistes médicaux, une profession méconnue qu’elle a exercée pendant une dizaine d’années à Montréal.
« En plus d’effectuer des analyses et des examens dans le domaine de la biologie médicale et d’assurer la validité technique des résultats, les technologistes médicaux effectuent des prélèvements et administrent des médicaments et des substances pour fins d’analyses. Leur mission est de faciliter et de fiabiliser les diagnostics médicaux », explique-t-elle. Un rôle crucial quand on sait que les diagnostics établis reposent grandement sur les résultats de laboratoire.
À l’aube de la trentaine, malgré son statut de mère monoparentale, Emilie Tremblay a décidé de changer de vie. « Les réorganisations du milieu et le nouveau contexte de travail ne me convenaient plus », raconte-t-elle. Elle s’est inscrite au bac, puis à la maîtrise et au doctorat. « Tout au long de mon cheminement, j’avais une pensée pour les enjeux vécus par mes anciennes et anciens collègues. Leur sort me tenait à cœur, je voulais raconter leurs histoires. C’est pourquoi j’ai consacré mon mémoire et maintenant ma thèse à leur donner une meilleure visibilité. »
Une thèse en deux volets
Dans le premier volet de sa thèse, Emilie Tremblay présentera trois événements marquants de l’histoire de la profession, parmi lesquels la fusion de 34 laboratoires d’hôpitaux en 12 zones de service réparties sur le territoire du Québec, un projet appelé Optilab, déployé en 2017. « Le gouvernement a créé ces zones pour centraliser les analyses et économiser au niveau des ressources matérielles et humaines », explique-t-elle. Ces changements ont nécessité une réorganisation importante des postes de travail au sein de la profession, suscitant beaucoup de mécontentement.
Dans le deuxième volet, la chercheuse s’attardera aux effets de ces restructurations organisationnelles sur les rapports et les relations des technologistes médicaux avec leurs collègues et les autres professionnels.
La création de Madame Pipette et ses collègues
À la suite des entretiens qu’elle a menés avec des technologistes médicaux, Emilie Tremblay a retenu un exemple marquant. « Une participante m’a expliqué que lorsqu’elle achète une pipette – l’un des instruments que l’on utilise beaucoup dans le métier – elle demande à chacune des personnes susceptibles de l’utiliser où elle devrait la ranger, question d’ergonomie. Une journée d’été où je n’arrivais plus à écrire, je me suis mise à dessiner… des pipettes! »
Aux Journées de la relève en recherche, Emilie Tremblay avait ses dessins avec elle, mais elle ne savait pas quoi en faire, poursuit-elle. « Quand j’ai vu l’affiche pour le Vulgarisathon, j’ai su que je devais y participer. C’est comme ça qu’est née Madame Pipette, le personnage que j’ai créé pour raconter la profession de technologiste médicale, et tous ses collègues. »
Les sept participantes du volet bande dessinée du Vulgarisathon ont bénéficié d’une formation de base en dessin et en scénarisation, en plus d’un accompagnement mensuel entre octobre et janvier afin de mener à bien leur projet.
Emilie Tremblay a remis ses trois planches à la fin janvier. La première porte sur les effets de la création d’Optilab sur le système de santé, la seconde sur le contexte de travail, et la troisième sur la nature du travail de technologiste médicale.
Un complément visuel à sa thèse
Emilie Tremblay a adoré participer au Festival BD de Montréal, qui a réuni plus de 95 000 amatrices et amateurs en trois jours. «Des technologistes m’ont écrit pour me dire que cela représentait bien leur travail et qu’elles et ils étaient heureux que quelqu’un donne de la visibilité à leur profession», raconte celle dont les créations sont aussi publiées, depuis le mois de juin, sur le site de l’Acfas.
Le doctorante compte intégrer ses planches ainsi que d’autres dessins dans sa thèse afin d’illustrer son propos. «J’ai même créé un compte Instagram, Madame Pipette et ses collègues. Désormais, Madame Pipette m’accompagne dans tous les colloques auxquels je participe», conclut-elle.
Volet audio du Vulgarisathon
Trois autres étudiantes de l’UQAM ont participé au Vulgarisathon, dans le volet audio. L’équipe composée des doctorantes en psychologie Rania Ikram Djermane et Romane Villemin, de la candidate à la maîtrise recherche-intervention en sexologie Juliette Chevet, de Bertrand Espougne (Université Laval) et de Lucie Lenglin (Université de Montréal) a créé l’émission de vulgarisation scientifique La science des liens diffusée sur les ondes de CHOQ.ca, en plus de publier un article dans le Magazine de l’Acfas.
Cet article a d’abord été publié dans Actualités UQAM le 20 juin 2024.
La doctorante en communication Emilie Tremblay est disponible pour accorder des entrevues. Pour toute demande, vous pouvez joindre la soussignée.
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Source :
Julie Meunier
Conseillère en communication
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