Posséder un animal garant de bien-être psychologique? «noui» répond la professeure Catherine Amiot de l’UQAM
Posséder un animal: un gage de bien-être psychologique? – Une étude révèle que les animaux domestiques peuvent être un fardeau en période de pandémie.
Le 17 mai 2022 – Selon la croyance populaire, être propriétaire d’un animal domestique améliore le bien-être psychologique, mais est-ce vraiment le cas? Les résultats d’une étude réalisée durant la pandémie de COVID-19 auprès d’un échantillon représentatif de près de 2 500 personnes au Canada semblent indiquer le contraire. «Les propriétaires d’animaux domestiques ont rapporté un bien-être psychologique inférieur comparativement aux non-propriétaires, et ce, pour une majorité d’indicateurs, comme la vitalité, la solitude et la satisfaction à l’égard de la vie», souligne Catherine Amiot.
La professeure du Département de psychologie de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) a publié les résultats de cette étude à titre de première autrice dans Scientific Reports, une revue éditée par Nature Publishing Group.
En explorant les strates sociodémographiques (genre, âge, revenu, statut d’emploi et lieu d’habitat, par exemple), Catherine Amiot a constaté que chez les femmes, les personnes ayant plusieurs enfants à la maison et celles n’ayant pas d’emploi, être propriétaire d’un animal domestique était associé à un bien-être inférieur. «Pour ces personnes, le fait d’avoir un animal domestique a pu générer un fardeau financier ou des responsabilités familiales supplémentaires, et cela représentait possiblement un stress additionnel en temps de pandémie, contribuant ainsi à expliquer pourquoi elles présentaient un bien-être psychologique moins grand», explique la chercheuse.
Exception pour les chiens
Que les propriétaires de chats, de reptiles ou d’oiseaux n’en prennent pas ombrage: le seul animal qui est associé à un bien-être psychologique accru est le chien. «Ce résultat pourrait s’expliquer par la capacité des chiens à encourager l’exercice physique et les activités en plein air et de socialisation chez leurs propriétaires, dans les limites permises durant la pandémie», observe Catherine Amiot .
Pas une panacée
La professeure n’est pas surprise outre mesure par ces résultats, car plusieurs études scientifiques contradictoires ont été menées sur le sujet au fil des ans. L’intérêt de sa recherche, précise-t-elle, est d’offrir un point de vue nuancé qui contraste avec la croyance voulant que les bienfaits des animaux domestiques soient uniformes, à plus forte raison durant une pandémie. «Notre étude rappelle qu’au-delà de la joie qu’ils peuvent apporter, les animaux domestiques peuvent aussi constituer un fardeau, causer des soucis et entraîner des coûts financiers imprévus.»
À cet égard, les résultats confirment l’importance de tenir compte des facteurs sociodémographiques pour mieux comprendre les expériences associées à la présence des animaux domestiques. «Posséder un animal domestique est une expérience unique pour chaque individu, influencée par une foule de facteurs», note Catherine Amiot.
À la lumière de cette étude, l’idée d’acquérir un animal de compagnie dans l’unique but de remonter le moral d’un membre de la famille n’est sans doute pas la meilleure décision qui soit. «Cela ne devrait pas être le facteur principal motivant la décision d’accueillir un animal sous son toit, confirme la professeure. Il s’agit d’un engagement qui va au-delà de ce que l’animal peut nous apporter. Il faut aussi penser au bien-être de l’animal…»
Cet article a d’abord été publié dans le portail de nouvelles Actualités UQAM, sous le titre «Posséder un animal: un gage de bien-être psychologique? – Une étude révèle que les animaux domestiques peuvent être un fardeau en période de pandémie.»
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Source : Rose-Aline LeBlanc, conseillère en communication
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