Maladie de Parkinson : un professeur de l’UQAM étudie les mouvements anormaux et involontaires causés par les médicaments
Le 17 novembre 2023 – Une équipe dirigée par le professeur du Département des sciences de l’activité physique Christian Duval a obtenu un financement de 707 626 dollars pour la recherche sur la maladie de Parkinson, dans le cadre du programme de subventions Projet des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC). Ce montant s’ajoute à la subvention transitoire de 100 000 dollars reçue en 2022, pour un montant combiné de 807 626 dollars. Sept autres chercheurs et chercheuses participent à ce projet réalisé en collaboration avec le Réseau Parkinson Québec, dont le professeur de l’Université Rutgers Jean-François Daneault (M.Sc. kinanthropologie, 2009),
Le médicament le plus efficace pour traiter les personnes atteintes de la maladie de Parkinson est la lévodopa. Après quelques années, ce médicament cause de la dyskinésie, soit des mouvements anormaux et involontaires. Pour réduire les dyskinésies, les médecins n’ont d’autre choix que de diminuer les doses de lévodopa ou de changer la médication. «Ces deux options causent des problèmes, affirme Christian Duval. Si on diminue les doses, on rapproche le patient du Parkinson, et si on change la médication, on se retrouve avec un traitement moins efficace.»
Les recherches menées par l’équipe de Christian Duval ont démontré que les dyskinésies légères à modérées n’étaient pas trop nuisibles dans la vie quotidienne. «Au contraire, elles peuvent même améliorer la mobilité chez certains patients, qui utilisent des stratégies pour transférer ces dyskinésies dans leurs membres inactifs», souligne le chercheur.
Les effets sur les patients et les proches aidants
L’étude, l’une des plus importantes au Canada à cet état avancé de la maladie, vise à évaluer les impacts de la dyskinésie sur la mobilité de 150 patients et sur leurs proches aidants. Les participantes et participants porteront des senseurs durant 10 jours consécutifs. L’équipe de recherche développera aussi un système de détection et de quantification automatique de la symptomatologie parkinsonienne à l’aide de technologies pouvant capturer les mouvements du corps au complet.
Cette recherche permettra pour la première fois de déterminer comment les effets secondaires des médicaments antiparkinsoniens affectent les patients et leur entourage dans la vie de tous les jours. «Nous voulons déterminer si ces dyskinésies aident ou nuisent à la mobilité, et à partir de quel seuil elles deviennent nuisibles», précise Christian Duval.
L’étude pourra aussi mesurer le fardeau porté par les proches aidants. «Si la mobilité des patients augmente, les proches aidants pourront vaquer à leurs occupations régulières, mentionne le chercheur. Au contraire, si la mobilité diminue, celle des proches aidants devrait aussi diminuer, entraînant d’autres problèmes de santé liés à l’inactivité physique.»
L’objectif ultime est de raffiner les évaluations cliniques pour identifier la dyskinésie et mieux la contrôler. «Nous souhaitons développer des grilles de référence pour que les médecins puissent prendre des décisions éclairées, par exemple à partir de quel seuil on considère que l’on est en zone trouble et à quel moment référer les patients en chirurgie pour stimulation profonde, une intervention pratiquée dans les cas de Parkinson lorsque la médication ne fonctionne plus.»
Les premières études pilotes devraient débuter à l’été 2024.
Cet article a d’abord été publié dans Actualités UQAM le 17 novembre 2023.
Le professeur du Département des sciences de l’activité physique, Christian Duval, est disponible pour des entrevues.
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Source :
Évelyne Dubourg
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