Des chercheuses de l’UQAM et leurs collègues du CRIUGM soutiennent que le programme MATCH prévient le déclin physique chez les aînés hospitalisés
Le 18 mars 2025 – Le programme d’exercices MATCH (Maintien de l’Autonomie à Travers des exerCices durant l’Hospitalisation / Maintenance of Autonomy Through exerCises in Hospital setting), intégré aux soins habituels, permet d’améliorer encore plus le profil fonctionnel des patients à la sortie de l’hospitalisation tout en réduisant le temps de séjour et le besoin d’avoir recours à des services de soutien à domicile. Tels sont les résultats d’une étude publiée dans la revue Medicine & Science in Sports & Exercise de l’American College of Sports Medicine.
De concert avec des chercheuses du Centre de recherche de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (CRIUGM), la professeure du Département des sciences de l’activité physique Mylène Aubertin-Leheudre, la doctorante Eva Peyrusqué et la professeure du Département des sciences économiques Raquel Fonseca, toutes trois de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), ont collaboré à l’étude.
La recherche met en lumière l’importance d’intégrer l’activité physique adaptée dans les soins gériatriques pour améliorer le parcours de soins et le rétablissement des patients âgés hospitalisés.
L’hospitalisation augmente le risque de dépendance et d’institutionnalisation
« L’hospitalisation, en raison de l’augmentation du temps alité, entraîne souvent une perte de mobilité, de force musculaire et d’autonomie chez les personnes âgées, amplifiant ainsi le risque de dépendance et d’institutionnalisation. Or, bien que des programmes d’activité physique supervisés aient démontré des bénéfices, ils sont rarement intégrés aux soins hospitaliers en raison de contraintes logistiques ou de ressources limitées », déclare Mylène Aubertin-Leheudre, professeure au Département des sciences de l’activité physique de l’UQAM et chercheuse au CRIUGM (CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal).
Dans cet essai randomisé, les chercheurs ont évalué l’efficacité du programme MATCH auprès de 100 patients hospitalisés à l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (IUGM). Les participants ont été répartis aléatoirement en deux groupes : un groupe recevant uniquement les soins habituels (groupe contrôle, N=38) et un groupe combinant les soins habituels à la prescription à un des programmes MATCH (groupe MATCH, N=62).
MATCH consiste à recevoir un des 5 programmes selon un arbre décisionnel et à réaliser les exercices en autonomie au moins 2 fois par jour (environ 15 minutes par session) durant tout le séjour, après une séance d’apprentissage réalisée par un professionnel (ex. : un kinésiologue).
Une amélioration globale des capacités fonctionnelles avec le programme MATCH
Alors que les patients des 2 groupes étaient semblables à l’admission, on a pu observer que les participants ayant reçu la prescription au programme MATCH ont obtenu des bénéfices supplémentaires, à savoir :
- Amélioration de la mobilité. Les participants du groupe MATCH avaient un meilleur profil au regard de la vitesse de marche (+30 %) et de la puissance musculaire dans les jambes (+15 %). Le groupe contrôle (soins habituels) est resté stable.
- Un besoin moins important de soins à domicile à la sortie de l’hôpital. Moins de la moitié (44 %) des participants du groupe MATCH nécessitaient un soutien à domicile contre les 2/3 chez le groupe contrôle (soins habituels).
- Une réduction du risque de dépendance. Une plus grande proportion de participants du groupe MATCH avait plus de facilité à réaliser les activités de la vie quotidienne (MATCH: 83 %; CONT. :62 %).
- Une diminution du risque de chutes (-19 %) alors qu’aucune amélioration n’a été observée dans le groupe contrôle (soins habituels).
- Une diminution du temps d’hospitalisation de 6 jours en moyenne (MATCH: 38 jours; CONT.: 44 jours).
MATCH: une intervention simple, peu coûteuse et facilement déployable en milieu hospitalier
Cette étude souligne l’importance d’intégrer des programmes d’activité physique adaptée dans les unités de soins gériatriques grâce à un support minimal des professionnels de la santé comme les kinésiologues. Elle démontre que MATCH peut être considérée comme une solution pour tous les patients en plus d’être facilement mise en œuvre en milieu hospitalier et ainsi, réduire la pression sur le système de santé.
« Nos résultats suggèrent que combiner le programme MATCH avec des soins habituels aide à mieux préserver l’autonomie et la fonction physique, réduisant ainsi significativement les besoins en soins après l’hospitalisation », explique Eva Peyrusqué, doctorante (UQAM – CRIUGM) et première auteure de l’étude.
« Cette étude met en avant qu’une approche pragmatique et centrée sur le patient est nécessaire pour améliorer la trajectoire de vie et aider le réseau de la santé à faire face aux défis logistiques et démographiques », conclut Mylène Aubertin-Leheudre, chercheuse principale de cette étude.
Financement
Mylène Aubertin-Leheudre bénéficie d’un soutien du Fonds de recherche du Québec – Santé à titre de chercheuse boursière (FRQS). Eva Peyrusqué a été soutenue par le CRIUGM et l’UQAM en tant que doctorante. Ce projet a également reçu un financement de l’agence MEDTEQ-Fonds de soutien à l’innovation en santé et en services sociaux (FSISS).
La professeure du Département des sciences de l’activité physique de l’UQAM et chercheuse principale de l’étude, Mylène Aubertin-Leheudre, est disponible pour des entrevues. Veuillez communiquer avec les soussignées.
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Sources :
Évelyne Dubourg
Conseillère en communication
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