Avancée majeure pour contrer les infections respiratoires : des experts de l’UQAM publient une étude sur un nouveau nanovaccin
5 avril 2024 – Les professeurs Denis Archambault, du Département des sciences biologiques, et Steve Bourgault, du Département de chimie, ont dirigé une étude dont les résultats ont été publiés le 11 mars dernier dans la prestigieuse revue Vaccine. Cosigné par les membres de leur équipe Philippe St-Louis (B.Sc. psychologie, 2016 ; B.Sc. biologie, 2021; M.Sc. biologie, 2022), premier auteur, Clément Martin (B.Sc. biologie, 2022) et Vinay Khatri, l’article fait état de l’application d’une nouvelle nano-plateforme pour développer des vaccins dits de nouvelle génération sur la base de nanoparticules. Cette plateforme a fait l’objet d’une publication en 2023 dans le journal Advanced Healthcare Materials.
«Nous avions démontré en 2023 que ce nanovaccin pouvait engendrer une réponse immunitaire spécifique robuste procurant une protection totale contre le virus influenza A, agent causal de la grippe, chez des souris vaccinées par voie intramusculaire, explique Denis Archambault. Forts de ces résultats, nous avons expérimenté notre nanovaccin en administration intranasale afin d’induire une réponse immunitaire locale au niveau des muqueuses.» Ce sont les résultats positifs de cette dernière étude qui sont rapportés dans la revue Vaccine.
Administré par voie intranasale, ce nanovaccin prototype contre le virus influenza A engendre une réponse immunitaire spécifique non seulement systémique (dans le sang), mais aussi locale, au niveau des tissus lymphoïdes du nez et des poumons, en plus d’induire une stimulation de l’immunité innée de type trained immunity, un type de mémoire immunologique faisant appel à des mécanismes épigénétiques.
Ce procédé d’immunisation ciblant les muqueuses procure une protection robuste contre une infection expérimentale chez des souris vaccinées. De plus, contrairement aux vaccins utilisés aujourd’hui chez l’humain, ce nanovaccin ne nécessite pas l’utilisation d’un adjuvant (un produit amplificateur de la réponse immunitaire) pour induire une réponse immunitaire spécifique et protectrice contre l’infection au virus influenza, une première dans le contexte de l’utilisation des nanovaccins.
«Ce nouveau nanovaccin, par l’induction d’une immunité locale au niveau des muqueuses respiratoires, est d’une très grande efficacité pour neutraliser le virus à l’endroit même où il pénètre dans l’organisme, souligne Denis Archambault. Ce faisant, il contribue à empêcher toute transmission du virus entre les individus, ce qui n’est pas le cas avec les vaccins actuels contre le virus de la grippe qui sont administrés par voie intramusculaire.»
Après bientôt huit ans de collaboration sur le développement de différentes nano-plateformes vaccinales, Denis Archambault et Steve Bourgault sont finalement parvenus à mettre au point ce nanovaccin qui pourrait avoir un impact majeur dans le domaine de la vaccination. «Cette nanotechnologie versatile pourra également être utilisée pour développer des vaccins systémiques et muqueux contre une panoplie d’autres microorganismes (virus, bactéries) causant des infections respiratoires majeures comme celle associée au virus de la COVID-19 (SARS-CoV-2)», précise le professeur.
Des compagnies pharmaceutiques ont déjà manifesté un grand intérêt pour cette nanotechnologie, qui a fait l’objet d’une demande de brevet par l’intermédiaire de la société de valorisation Axelys. Menés sous la direction de Denis Archambault comme chercheur principal, en collaboration avec Steve Bourgault comme cochercheur, les travaux qui ont conduit à la mise au point de la plateforme ont été réalisés grâce à des subventions majeures des Instituts de recherche en Santé du Canada (IRSC), du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), du Centre de recherches pour le développement international (CRDI) et de la Fondation Bill & Melinda Gates.
L’assistant de recherche Philippe St-Louis, qui travaillait dans le laboratoire de Denis Archambault, a fait sa maîtrise sous la direction de la professeure du Département des sciences biologiques Tatiana Scorza et est actuellement doctorant à l’Université Laval. Son collègue Clément Martin a entamé une maîtrise sous la direction de Denis Archambault et Steve Bourgault. Vinay Khatri, à l’époque chercheur postdoctoral dans leur équipe, est actuellement analyste scientifique pour les laboratoires Charles River.
Cet article a d’abord été publié dans Actualités UQAM le 22 mars 2024.
Le professeur du Département de chimie, Steve Bourgault, est disponible pour des entrevues.
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Source :
Evelyne Dubourg
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